Frais de notaire 2026 : calcul, neuf vs ancien, astuces
Pourquoi les frais de notaire comptent autant en 2026
Acheter un bien en 2026 exige de maîtriser les frais de notaire. Ce sont des coûts additionnels à l’achat. Ils ne vont pas au notaire uniquement. La plus grande part correspond à des taxes perçues pour l’État et les collectivités. Connaître leur structure permet d’estimer un budget fiable, de comparer deux biens et d’optimiser là où c’est possible. Vous évitez les mauvaises surprises au moment de la signature.
Les frais de notaire varient selon la nature du bien, neuf ou ancien, son prix, et quelques paramètres locaux. Dans l’ancien, ils se situent souvent entre 7 % et 8 % du prix de vente. Dans le neuf éligible, ils tournent plutôt autour de 2 % à 3 %. Vous verrez ci-dessous comment passer d’un ordre de grandeur à un calcul clair, puis comment réduire la facture de façon légale.
Pour aller plus loin sur l’enveloppe globale d’un achat, consultez aussi vos contenus dédiés au financement et aux aides : Taux d’intérêt immobilier 2025, PTZ 2026 : conditions et plafonds, et si vous devez rééquilibrer une indivision, Rachat de soulte 2026.
De quoi se composent les “frais de notaire”
Les frais de notaire regroupent quatre blocs. Les distinguer vous aide à comprendre ce qui se négocie et ce qui ne l’est pas.
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Droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et taxes assimilées. C’est la part fiscale. Elle représente l’essentiel dans l’ancien. Elle comprend la taxe départementale, la taxe communale et la taxe au profit de l’État.
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Émoluments du notaire. Barème national proportionnel au prix, avec paliers. Ce sont les honoraires réglementés de rédaction d’actes.
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Débours. Sommes avancées par le notaire pour votre dossier : cadastre, hypothèques, géomètre si besoin, copies, formalités.
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Contributions diverses. Dont la contribution de sécurité immobilière (inscription au service de publicité foncière).
Le notaire collecte, calcule et reverse. Son revenu net ne correspond qu’aux émoluments (et à une petite part d’honoraires libres éventuels), pas aux taxes.
Ancien vs neuf : ce qui change
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Logement ancien. Les DMTO sont au taux “plein”. Les frais totaux atteignent souvent 7–8 %.
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Logement neuf (VEFA ou achevé depuis moins de 5 ans, vendu pour la première fois) : les DMTO sont réduits. Les frais totaux tournent autour de 2–3 %.
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Terrains à bâtir. Régime proche de l’ancien pour les droits, avec quelques variantes selon la situation locale.
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Reventes récentes (moins de 5 ans avec TVA sur marge ou sur prix) : cas particuliers à vérifier au compromis.
En pratique, si vous hésitez entre un bien neuf et un ancien au même prix, la différence de frais peut représenter 4–6 % du budget, soit 10 000 à 15 000 € sur un achat de 250 000 €.
Calcul rapide des frais de notaire 2026
Pour estimer sans simulateur, appliquez une méthode en deux temps.
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Estimez les DMTO
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Ancien : prenez 5,80 % du prix de vente comme approximation nationale (taux départemental + additionnels).
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Neuf éligible : prenez 0,715 % en ordre de grandeur pour les droits d’enregistrement.
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Ajoutez émoluments + débours + CSI
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Émoluments proportionnels : environ 0,8–1,1 % d’un bien courant, plus ou moins selon paliers.
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Débours + contribution de sécurité immobilière : souvent 1 000 à 1 500 €.
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Vous obtenez un total assez fiable à ±5 %. Pour un chiffrage précis, le notaire ou un simulateur calcule au centime près selon votre département et les paliers.
Exemple chiffré sur un achat à 250 000 € (ancien)
Hypothèses réalistes pour 2026, hors négociation spécifique.
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DMTO estimés : 250 000 × 5,80 % = 14 500 €.
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Émoluments proportionnels (barème moyen) : ≈ 2 200 €.
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Débours et formalités : ≈ 1 200 €.
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Contribution de sécurité immobilière : 250 €.
Total estimé : 14 500 + 2 200 + 1 200 + 250 = 18 150 €, soit 7,26 % du prix.
Vous pouvez affiner avec votre notaire en indiquant le département et la nature exacte de la vente.
Exemple chiffré sur un achat à 250 000 € (neuf VEFA)
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Droits d’enregistrement réduits : 250 000 × 0,715 % ≈ 1 787,50 €.
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Émoluments : ≈ 2 200 €.
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Débours et formalités : ≈ 1 200 €.
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Contribution de sécurité immobilière : 250 €.
Total estimé : 1 787,50 + 2 200 + 1 200 + 250 ≈ 5 437,50 €, soit 2,18 %.
L’écart avec l’ancien atteint ici ~12 700 €.
Astuces légales pour réduire les frais de notaire
Certaines optimisations sont possibles. Elles ne touchent pas les taux, mais l’assiette ou la structure de la transaction.
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Dissocier meubles et électroménager. Les DMTO s’appliquent au prix immobilier net. Listez séparément les biens meubles cédés (cuisine équipée, dressing, électroménager en état). Preuves à l’appui (inventaire, factures). Jusqu’à plusieurs milliers d’euros peuvent être exclus de l’assiette.
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Évaluer au juste prix. Un prix artificiellement gonflé pour “inclure les meubles” est risqué. Restez raisonnable et documenté.
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Aides locales. Certaines collectivités modèrent la taxe départementale pour les acquisitions dans le neuf ou en zone de revitalisation. Renseignez-vous au compromis.
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Choisir une date de signature adaptée si vous cumulez avec des dispositifs comme le PTZ 2026, pour lisser votre trésorerie globale d’achat et vos appels de fonds VEFA.
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Comparer deux biens à prix proches : si l’un est en neuf avec frais réduits, tenez compte de l’écart immédiat de cash.
Attention aux offres “frais de notaire offerts” du promoteur : cela signifie que le vendeur prend à sa charge vos frais, souvent en ajustant le prix global de vente. C’est utile pour la trésorerie, moins pour la valeur intrinsèque si vous revendez tôt.
Qui paie quoi et quand
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À la signature du compromis : dépôt de garantie éventuel (5–10 % selon accord), logé chez le notaire.
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Avant la signature de l’acte authentique : le notaire vous adresse un appel de fonds détaillant prix + frais. Vous virez la somme totale.
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À la signature : remise des clés, lecture de l’acte, vérifications.
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Après signature : le notaire reverse les taxes et inscrit la publicité foncière. Vous recevez l’attestation de propriété, puis la copie authentique.
Le calendrier peut changer légèrement en VEFA avec des appels de fonds progressifs selon l’avancement du chantier.
Cas particuliers à connaître
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VEFA : frais réduits, mais formalités supplémentaires. Surveillez le calendrier des appels de fonds et la garantie d’achèvement.
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Terrains : prévoir frais de bornage ou documents d’urbanisme.
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Biens en copropriété : ajouter les frais liés aux états datés et documents syndic.
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Rachat de parts entre indivisaires ou époux : régime spécifique, souvent moins onéreux que l’achat d’un bien entier.
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Rachat de soulte : frais calculés sur la valeur rachetée. Référez-vous à votre guide dédié : Rachat de soulte 2026.
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Investissement locatif avec meubles : soignez l’inventaire s’il y a transmission de mobilier pour optimiser l’assiette.
Comment lire un devis de frais de notaire
Demandez toujours un décompte prévisionnel détaillé au notaire. Vérifiez :
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L’assiette retenue pour les droits.
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Le barème des émoluments appliqué à chaque palier.
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Les débours listés poste par poste.
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La contribution de sécurité immobilière.
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Les honoraires libres éventuels si votre dossier est complexe (par exemple, servitudes ou division).
Comparez deux devis sur la même base. Si l’un est anormalement bas, interrogez la méthode. Les taxes ne se “négocient” pas ; seule la présentation et quelques éléments d’assiette peuvent varier.
Liste ordonnée : calculer vos frais en 8 étapes
Identifiez la nature du bien : ancien, neuf, VEFA, terrain.
Renseignez le prix net vendeur et isolez les meubles avec inventaire chiffré.
Estimez les DMTO : 5,80 % ancien ou 0,715 % neuf comme base.
Ajoutez les émoluments selon barème approximatif (1 % à affiner).
Intégrez les débours et la CSI : 1 000 à 1 500 € + 0,10 % max selon cas.
Ajustez selon le département si vous avez le taux exact.
Comparez deux biens à budget global égal pour mesurer l’impact neuf/ancien.
Faites valider par votre notaire et bloquez le budget dans votre plan de financement.
Cette méthode vous donne un ordre de grandeur fiable pour discuter avec le vendeur, votre banque et le notaire.
Intégrer les frais de notaire dans votre plan de financement
Les frais de notaire se paient généralement avec votre apport. Certaines banques financent une partie si votre profil est solide et la valeur du bien le permet. Pour piloter le coût total du crédit, utilisez vos ressources existantes sur les taux et la simulation : Simulation de taux de crédit immobilier 2025, Durée de prêt 2025, Renégociation de prêt immobilier.
Deux principes aident à décider :
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Limiter la durée évite de payer des intérêts élevés sur des frais qui ne “créent” pas de valeur.
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Réserver un matelas de trésorerie post-achat pour les imprévus, surtout dans l’ancien (travaux, mises aux normes).
Négocier intelligemment sans braquer le vendeur
On ne négocie pas les taxes, mais on peut rééquilibrer la transaction.
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Évoquez l’inventaire des meubles et l’intérêt de chacun à documenter proprement.
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Si plusieurs offres existent, proposez une date de signature plus rapide en échange d’une légère réduction de prix.
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Dans le neuf, demandez au promoteur de prendre en charge une part de frais ou d’offrir un package équipements qui vous évite des dépenses post-livraison.
Le bon compromis maximise votre cash à la signature sans dégrader la relation.
Foire aux questions rapides
Les frais de notaire sont-ils déductibles des impôts ?
Non pour une résidence principale. Oui, en investissement locatif au régime réel, certaines composantes peuvent intégrer le prix de revient pour le calcul d’amortissements ou de plus-value à la revente. Vérifiez votre régime fiscal.
Puis-je payer les frais de notaire en plusieurs fois ?
Non. Vous les versez en une fois au notaire avant la signature de l’acte authentique, via l’appel de fonds.
Pourquoi deux estimations peuvent-elles varier ?
Les taux départementaux, la nature exacte du bien, l’inventaire de meubles, et des formalités spécifiques expliquent les écarts.
Les frais de notaire baissent-ils si je passe par un prêt plus court ?
Non. La durée du prêt n’influe pas sur les taxes de mutation. Elle agit sur le coût des intérêts du crédit, pas sur les frais de notaire.
Check-list documents pour fluidifier la signature
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Pièce d’identité et justificatif de domicile.
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Plan de financement validé par la banque et offre de prêt si nécessaire.
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État civil complet, régime matrimonial, situation d’indivision.
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Pour la copropriété : PV d’assemblées, règlement, état daté.
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Inventaire des meubles cédés valorisé.
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Coordonnées du syndic et du diagnostiqueur.
Un dossier propre réduit les allers-retours, donc les délais et parfois des débours complémentaires.
Erreurs fréquentes à éviter
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Oublier d’isoler les meubles au compromis.
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Sous-estimer les frais dans l’ancien en ne prenant que 6 % au lieu de 7–8 %.
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Ignorer les documents de copropriété et découvrir des charges exceptionnelles après.
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Confondre frais réduits du neuf et frais offerts marketing.
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Négliger l’assurance emprunteur dans le coût global. Son optimisation peut libérer la trésorerie nécessaire aux frais (voir vos contenus sur l’assurance emprunteur si besoin).
Conclusion
Les frais de notaire 2026 ne sont pas un mystère. En distinguant taxes, émoluments et débours, vous calculez vite un budget fiable. La décision neuf vs ancien influe massivement sur l’enveloppe. En listant les meubles, en demandant un décompte détaillé et en comparant deux biens à coût total équivalent, vous optimisez légalement votre achat. Ancrez ces chiffres dans votre plan de financement, puis affinez avec votre notaire. Pour les leviers complémentaires côté crédit et aides, utilisez vos ressources sur le PTZ 2026 et la renégociation de prêt. Vous achetez ainsi avec des chiffres maîtrisés et sans surprises le jour de la signature.