Assurance incendie habitation : ce qui est couvert
Vous vous demandez précisément ce que couvre une assurance incendie habitation ? Bonne question : entre les dommages au bâtiment, le contenu du logement, la responsabilité civile et les frais annexes (relogement, déblai, sécurisation), le périmètre n’est pas toujours clair. Ce guide complet, pensé pour le marché français, détaille les garanties réellement prises en charge, les exclusions fréquentes, la méthode d’indemnisation et les bons réflexes pour déclarer un sinistre sans perdre un euro.
Assurance incendie habitation : définition et principe
Dans un contrat multirisque habitation (MRH), la garantie incendie couvre les dommages matériels causés par :
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un feu (départ de flammes avec combustion) ;
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la fumée et la suie ;
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la foudre, l’explosion et parfois l’implosion issues d’un phénomène interne ou externe.
Cette garantie s’applique au bâtiment (murs, planchers, toiture, installations fixes) et au contenu (meubles, électroménager, vêtements, équipements high-tech), dans la limite des capitaux assurés et franchises mentionnés au contrat.
Ce que l’assurance incendie couvre sur le bâtiment
Sont généralement indemnisés, lorsque le risque est assuré :
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Murs, cloisons, plafonds, planchers, charpente, toiture, isolants.
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Menuiseries (portes, fenêtres, volets), plomberie, électricité et chauffage.
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Cuisines et salles de bain équipées lorsqu’elles sont fixées au bâti.
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Peintures, revêtements, papiers peints, carrelages, parquets.
Selon les contrats, des dépendances (garage, abri) et aménagements extérieurs (portail, clôture) peuvent aussi être couverts, s’ils sont déclarés et inclus dans les capitaux.
Ce que l’assurance incendie couvre sur le contenu
La garantie s’étend aux biens mobiliers :
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Meubles, literie, rideaux, tapis.
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Électroménager, TV, ordinateurs, consoles, instruments de musique.
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Vêtements, chaussures et effets personnels.
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Provisions et denrées (dans certaines limites).
Les objets de valeur (bijoux, œuvres, montres, collections) sont couverts avec plafonds spécifiques ; ils nécessitent souvent une déclaration et, idéalement, des preuves de valeur (factures, expertises, photos datées).
Responsabilité civile : dégâts causés aux voisins et à la copropriété
Un incendie chez vous peut endommager des biens voisins (appartement mitoyen, parties communes de l’immeuble). La responsabilité civile “occupant” de votre MRH prend en charge les dommages aux tiers si votre responsabilité est engagée (ou “propriétaire non occupant” pour un bailleur).
En copropriété, l’assurance de l’immeuble peut intervenir sur le bâti commun, mais votre assurance incendie habitation reste essentielle pour votre lot privatif et le contenu.
Frais annexes pris en charge (souvent oubliés)
Outre la réparation des dommages directs, votre contrat prévoit souvent des frais consécutifs :
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Frais de déblai et de démolition, pompage, nettoyage et désenfumage.
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Honoraires d’expert (lorsqu’une clause “honoraires d’expert d’assuré” est incluse).
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Frais de relogement ou perte de jouissance (ex. prise en charge temporaire d’un logement de remplacement).
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Sécurisation du site (fermeture provisoire, bâchage, gardiennage).
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Reconstitution de documents administratifs (plafond modeste).
Vérifiez les plafonds de chacun de ces postes : ils conditionnent votre confort pendant la remise en état.
Événements déclencheurs : feu, fumée, foudre, explosion
La garantie s’active lorsque survient :
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un départ de flammes (bougie oubliée, friteuse, court-circuit) ;
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des dégâts de fumée (même sans flammes persistantes) ;
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un coup de foudre impactant l’installation ;
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une explosion (gaz, aérosol, chaudière), même sans incendie généralisé.
La surchauffe ou le grillage d’un appareil sans départ de flammes peut être exclu si le contrat l’indique (voir “exclusions”).
Exclusions fréquentes : à connaître avant le sinistre
Même robuste, une assurance incendie habitation comporte des exclusions courantes :
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Faute intentionnelle ou incendie volontaire.
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Mauvais entretien manifeste des installations électriques ou de chauffage (ex. ramonage obligatoire non effectué).
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Appareils ayant surchauffé sans départ de flammes (certains contrats).
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Biens non déclarés (dépendances, objets de valeur au-delà des plafonds).
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Locaux inoccupés au-delà d’une durée maximale (vacance longue non signalée).
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Non-respect des règles de sécurité (stockage de produits inflammables hors normes).
Lisez la rubrique “Exclusions” et “Obligations de l’assuré” : c’est là que se jouent la plupart des litiges.
Valeur d’indemnisation : neuf, usage, vétusté, rééquipement
Au règlement, l’assureur applique la méthode prévue au contrat :
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Valeur d’usage (valeur actuelle avec déduction de la vétusté).
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Rééquipement à neuf (remplacement par un bien neuf équivalent, souvent avec plafonds et décote capée).
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Valeur agréée pour certains objets (si stipulée).
Pour le bâti, l’indemnité suit les devis de reconstruction ; pour le contenu, elle repose sur factures et preuves. Conservez photos, numéros de série, factures dans un cloud : cela accélère et maximise l’indemnisation.
Franchises et capitaux : les deux leviers qui changent tout
Deux leviers structurent votre protection :
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la franchise (part qui reste à votre charge par sinistre) ;
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les capitaux assurés (plafonds max par catégorie : bâtiment, contenu, objets de valeur, frais annexes).
Sous-évaluer vos capitaux, c’est co-assurer le risque : en cas de sinistre, l’indemnité peut être réduite au prorata. Faites réévaluer vos montants (travaux récents, nouveaux équipements, objets de valeur).
Propriétaire, locataire, bailleur : qui assure quoi ?
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Propriétaire occupant : souscrivez une MRH couvrant bâti + contenu (si vous n’êtes pas en copropriété), ou améliorations privatives + contenu en copropriété (l’immeuble a son propre contrat).
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Locataire : une MRH “occupant” est obligatoire pour couvrir votre responsabilité et votre contenu ; le propriétaire (ou la copropriété) assure le bâti.
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Bailleur : une PNO (propriétaire non occupant) garantit le logement vide entre deux locataires et les imprévus non couverts par la MRH du locataire.
Dans tous les cas, la garantie incendie est une brique incontournable.
Démarches en cas d’incendie : les 7 étapes à respecter
Sécurisez les personnes et appelez les secours.
Protégez les lieux (bâchage, fermeture) sans vous mettre en danger.
Prévenez l’assureur au plus vite (délais contractuels souvent 5 jours ouvrés).
Rassemblez preuves et inventaire des biens (photos, factures, numéros de série).
Conservez les biens endommagés jusqu’au passage de l’expert.
Demandez des devis (réparations, nettoyage, relogement) pour objectiver le coût.
Suivez l’expertise, répondez par écrit, et contestez si besoin (contre-expert de votre côté).
Liste ordonnée : check-list de prévention incendie
Ramonage régulier si vous avez une cheminée/poêle (preuve à garder).
Détecteurs de fumée (DAAF) installés et testés tous les 6 mois.
Mise aux normes électriques (disjoncteur différentiel, prises).
Entretien des appareils de cuisson et vigilance bougies/friteuses.
Extincteur ou couverture anti-feu accessible dans la cuisine.
Stockage limité de produits inflammables, aération des locaux techniques.
Photos/scan des factures et liste des biens sauvegardés en ligne.
Cas fréquents : êtes-vous couvert ?
Fumée sans flammes visibles
Oui, si la garantie fumée est incluse (c’est le cas le plus souvent). Les dépôts de suie, vêtements et peintures encrassés sont indemnisables.
Explosion de gaz
Généralement couverte au titre “incendie-explosion”, y compris les dégâts de souffle.
Court-circuit d’un appareil
Si le court-circuit déclenche un départ de feu, vous êtes couvert. Sans flammes (simple panne/grillage), c’est parfois exclu.
Barbecue ou mégot sur balcon
Si l’incendie se propage, la responsabilité peut être engagée. L’assureur indemnisera selon la faute et les exclusions (ex. interdictions en copropriété).
Objets de valeur détruits
Couverts dans la limite des plafonds. Déclarez les valeurs élevées et conservez des preuves (photos, factures, expertise).
Comment bien paramétrer son contrat
Pour une assurance incendie habitation efficace :
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Faites estimer le coût de reconstruction (surfaces, matériaux, dépendances).
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Mettez à jour le capital contenu après tout gros achat (cuisine, home cinéma).
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Ajoutez une clause “rééquipement à neuf” quand c’est possible.
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Élargissez les plafonds objets de valeur si vous avez bijoux/œuvres.
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Vérifiez/augmentez la perte de jouissance pour financer un relogement digne.
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Ajoutez la garantie honoraires d’expert d’assuré : très utile pour défendre votre dossier.
Optimiser sa prime sans sacrifier la couverture
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Franchise modulée : l’augmenter baisse la prime (gardez un fonds d’urgence).
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Prévention (DAAF, entretien) : certains assureurs bonifient.
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Regroupement (habitation + auto) : remises multi-contrats.
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Concurrence : comparez à garanties équivalentes (capitaux, plafonds, franchises).
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Déclaratif exact : pas d’oubli de dépendances ni d’objets de valeur majeurs.
Que faire en cas de litige d’indemnisation ?
Commencez par une réclamation écrite à l’assureur en citant clauses et montants. Si désaccord persistant, sollicitez un contre-expert (couverture possible via la clause dédiée) puis, en dernier recours, le médiateur compétent. Documenter chaque échange accélère la résolution.
Conclusion
Une assurance incendie habitation bien calibrée vous protège sur l’essentiel : bâti, contenu, responsabilité et frais de relogement/sécurisation. Lisez vos plafonds, franchises et exclusions, conservez vos preuves d’achat et mettez vos capitaux à jour après travaux ou achats importants. En prévention comme en indemnisation, des réflexes simples font la différence. Besoin d’un audit express de votre contrat ? Envoyez vos capitaux, franchises et options : nous vous proposons un réglage optimal.